jeudi 31 janvier 2008

Les Argentins II





Après cinq heures de route, le bus nous menant au sud s'arrête net. Une grande flaque d'eau nous barre la route. Tous les passagers, dont de nombreux Argentins, glissent leur tête par la fenêtre pour voir ce qu'il se passe. Le chauffeur réfléchit un petit moment, se gratte la tête, remonte dans le bus et appuie sur les gaz. On traverse la gouille sans problème. Applaudissements nourris et cris de joie dans le bus. On l'a échappé belle.


Pas deux minutes que l'on est repartis que l'on doit à nouveau s'arrêter. Cette fois, c'est une rivière qui est en crue. Trop profonde pour que l'on retente le coup du passage en force. On sort donc du bus et on se rend compte qu'une dizaine de véhicules venant en sens inverse sont également coincés sur l'autre rive. Leurs passagers sont au bord de la rivière ("Nom de Dieu, Joséphine laisse-toi...") et attendent les bras croisés.


De notre côté, quelqu'un prend l'initiative de tracer dans l'eau un chemin à l'aide de gros cailloux déposés sur le bord du cours d'eau. Ni une ni deux, tout le monde remonte ses manches et va chercher des cailloux. Un Argentin enlève ses pompes (Converse), retrousse son pantalon et se poste au milieu de la rivière pour tracer correctement le chemin. Solidarité de tous les instants. C'est à celui qui prend le plus gros caillou (et se sort le plus de vertèbres).


Après une demi-heure de grosses transpirées, le premier bus s'élance à toute vitesse et traverse la rivière sans grosse difficulté. Re-applaudissements, re-cris de joie. Idem pour le deuxième bus, qui provient également de l'autre rive. Le chemin se détériore rapidement et ça, les Argentins le remarquent tout de suite. Au moment où le troisième bus est sur le point de s'élancer, certains ne se privent donc pas de dire qu'étant donné que nous (notre bus) avions fait tout le boulot, il serait normal que l'on nous laisse passer. En face, ils font la sourde oreille et ça, les Argentins ne l'apprécient guère. Ils se fâchent tout rouge, commencent à crier et à balancer des insultes. Youpi, à nouveau du spectacle! Face à cette mobilisation, nos opposants cèdent. Nous traversons donc la rivière en troisième position. Re-applaudissements, re-cris de joie. Les personnes âgées restées dans le bus remercient les porteurs de cailloux. C'est l'euphorie. Vive l'Argentine.^

7 commentaires:

Ipodfan a dit…

J'en connais un qui a l'air de s'être régalé dans cette histoire. Un peu d'action où pour une fois, vous pouviez rester spectateurs et jeter, ouais bon, disons disposer des cailloux dans l'eau, quel plaisir, hein ? Voir si ça va tenir, si les bus vont s'enfoncer dans le lit de la rivière et si l'atmosphère légèrement agressive va encore monter d'un cran, que veut-on de plus pour mettre un peu de piment à l'aventure ? Enfin, pour ceux qui sont restés en Suisse, on est content de voir que tout a bien fini!

Moyline et Jean-Marie a dit…

T'as vu juste. La première fois; Moyline me tirait par le t-shirt pour que je sorte de la meute. Et de deuxième fois, elle a dit ne m'avoir jamais vu aussi heureux que lorsque je portais ces cailloux.

Laurence a dit…

Ce dernier message respire le bonheur... et il donne le sourire à la lecture... Pour me venger des dernières dénonciations sur ce même blog... j'ai vu la nuit dernière Giuseppe en Stroumpf en chair et en noces....Carnaval de Fribourg, très froid et très beau... votre petit appart juste à la bonne place pour m'héberger m'a manqué, dure dure la montée du stalden et des escaliers du collège tard dans la nuit...

Moyline et Jean-Marie a dit…

T'inquiète laurence, pour l'année prochaine, ta place sur le canapé est d'ores et déjà réservée. On espère que tu as bien profité, parce que nous, on regrette d'avoir manqué ça (d'autant plus si giusepp était déguisé en schtroumpf!). Vive Carnaval

José a dit…

Et bien devine en quel stroumpf j'étais? ça lui aurait fait mal à Laurence de venir me saluer ou avait-elle honte de son deguisement?Le mien était superbe.D'ailleurs je remets ça ce soir(mardi)
A+ pour un sugus

Moyline et Jean-Marie a dit…

Vu ton rendement a la BCU, je t'aurais bien vu en Schtroumpf dormeur (je sais, c'est un peu l'Eglise qui se fout de la charité). Quoique Schtroumpf affamé, ce ne serait pas mal non plus.

José a dit…

perdu!Disons que j'avais un coeur sur l'épaule et des haltères(fausses bien sûr!faut pas déconner!)