On serait tenté de dire que l'on commence la nouvelle année comme on avait terminé la précédente: en étant victimes d'un vol. Mais cette fois-ci, on a eu nettement plus de bol qu'à Lima. On vous explique.
La scène se passe dans un bus à La Paz. Il y a beaucoup de monde, nous sommes donc contraints de rester debout à l'avant du véhicule. Un petit bout de route plus loin, cinq personnes (trois jeunes, un quarantenaire et une cinquantenaire) montent par la porte avant. Vu le manque de place et leur pressante envie de payer leur ticket au chaffeur, ça bouscule sec. Au bout d'un petit moment, on commence à trouver cette bousculade ma foi un peu louche. Je tâte donc les poches de mon pantalon pour m'assurer que l'appareil photo y est toujours. Chute de pression: il est plus là. Mais (un grand mais), le cordon auquel il est rattaché (depuis le vol de Lima), lui, est toujours là. Il pend, accroché à ma ceinture. Je remonte donc le cordon jusqu'à son extremité pour tomber sur l'appareil photo...dans les mains de la dame qui vient de monter dans le bus. Je lui demande très poliment si cela ne la gêne pas que je le reprenne. Plus sérieusement, je me fâche "tout rouge" (dixit Moyline), insulte la taupe avec mes rudiments d'espagnol et l'invite à sortir. Ce qu'elle fait, accompagnée de son gang.
Je suis persuadé que vous vous demandez, avec beaucoup de pertinence, pourquoi je ne lui ai pas mis une immense claque à travers la figure. Premièrement, c'était une femme. Deuxièmement, elle n'était plus tout jeune. Troisièmement, elle avait des lunettes (cf. Agnan dans le Petit Nicolas). Et quatrièmement, le reste du bus, n'ayant pas vu ce qui s'était passé, n'aurait certainement pas compris mon geste. Malgré tous ces excellents arguments, je dois vous avouer que j'ai de sérieux regrets aujourd'hui.
Si on a réussi à sauver l'appareil photo, Moyline s'est quand même fait chourrer (y a pas de contrepétrie) 100 bolivianos (15FS) dans l'affaire. L'argent se trouvait dans la poche de ses jeans. On l'a remarqué trop tard pour pouvoir réagir.
Au-delà du fait que c'est la troisième fois qu'on tente de nous voler quelque chose (et la deuxième fois qu'on réussit), ce qui nous gêne le plus dans cette histoire, c'est qu'il s'agissait d'une femme qui aurait pu être ma mère et qui, vu ses bijoux et son habillement, ne donnait vraiment pas l'impression d'être dans le besoin. Autrement dit, tout le monde est un voleur potentiel et c'est extrêmement désagréable de se promener dans la rue en suspectant tout le monde (ce qui ne dure certes pas longtemps). Plus encore, on se rend une nouvelle fois compte qu'il faut être constamment sur ses gardes. Pour simplifier, en Amérique du Sud, si tu ne fais pas gaffe, tu risques sérieusement de te faire voler. Si tu n'est pas attentif, il y a moult chances qu'on tente de t'arnaquer (sentiment partagé par de nombreux voyageurs). Vous l'aurez compris, on en a un peu gros sur la patate. Mais rassurez-vous, ce n'est qu'un sentiment temporaire.
Finissons sur une bonne note: on a eu un sacré bol avec l'appareil photo.
7 commentaires:
vous allez vous retrouver à poil sans vos bottes,
et ça va être dur de trouver une chute rigolote
faudra que tu m'apprennes des injures de circonstance en espingouin.
A+
A peine avais-je ouvert le blog que j'avais compris. Le titre du texte non accompagné de photo nous mettait directement la puce à l'oreille. Mais puisque vous aviez récupéré l'objet tant convoité, vous auriez dû en profiter pour faire une belle photo du gang, comme ça, on aurait vu à quoi ça ressemblait une voleuse à la tire. T'as raison Jean-Marie, ç'aurait pu être ta mère, parce qu'il me semble que cette charmante personne n'a pas plus de dextérité qu'elle puisqu'elle n'a pas réussi à détacher le cordon vite fait bien fait. La pauvre souffrait-elle peut-être de rhumatismes. Tu fais preuve de peu de compassion pour les quinquagénaires, quand même!
Dans les raisons qui t'ont convaincu de ne pas lui mettre une grosse claque, on aurait pu rajouter un élément, non négligeable : il y avait quand même trois jeunes qui l'accompagnaient...Tu as définitivement bien fait d'en rester aux insultes, disons que ça semble plutôt adéquat pour un appareil de photo, même si ça fout la haine !!!
Bisous
Je me suis surtout dit, giusepp, qu'il fallait je laisse beton
On s'est aussi demande pourquoi la taupe en question n'avait pas eu la bonne idee de couper le cordon (a defaut de le detacher). Pensant qu'on aurait peut etre pas autant de bol la prochaine fois, on a achete une chaine pour l'appareil photo. Notre arsenal devient de plus en plus costaud. Prochaines etapes: le spray au poivre, le sabre, le pit bull (auquel on pourra y accrocher et l'appareil et le porte-monnaie).
J'avais pense mettre des lames de rasoir dans ma poche mais Moyline est parvenue a me convaincre que je serais certainement la premiere victime de cette technique innovante d'auto-defense.
Excellente remarque hood. Si je lui avais mis une gifle, ils m'auraient saute dessus, pris mon appareil, arrache mes fausses dents et certainement sequestre moyline. Je n'aurais plus que les yeux pour pleurer. Tout ça pour un appareil photo, je crois que j'aurais des regrets
vivement que vous retrouviez votre HLM près de l'hexagone où souffle un vent gagnant.Manu vous salue.
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