mardi 4 mars 2008

Malos Aires pero buena onda

Après douze jours passés à Buenos Aires, on se doit de vous dire quelques mots sur cette magnifique ville. Rien de bien grandiose, juste une poignée de constatations.

Buenos Aires, c'est la ville où:
  • l'Avenue de l'Etat d'Israël croise la Rue de la Palestine
  • la monnaie s'achète au marche noir
  • chaque rue a sa rangée d'arbres et sa librairie
  • ce sont les plus pauvres qui ont la conscience écologique la plus prononcée (les cartoneros)
  • il faut sortir de l'EPFL pour avoir la moindre de chance de comprendre la logique inhérente au système de bus
  • on trouve une librairie dans un ancien théâtre
  • un club de foot s'appelle Lanus (et il est au fond du trou en ce moment...quelle magnifique giuseppinade)
  • même si la ville s'appelle Buenos Aires, on ne fait que d'y respirer des gaz d'échappement
  • les voitures s'arrêtent au feu rouge
  • on peut traîner, sans risque, toute la nuit dehors
  • le maire était president d'un club de foot
  • le lieu touristique le plus visité est un cimetière
  • on a pu y voir Grandsinge et sa compagne danser le tango
  • la maison de la présidente est rose
  • celui qui ne marche pas en regardant devant lui prend de sérieux risques


  • etc.
  • on a passé du sacré bon temps

C'était notre ultime commentaire. Hasta tout bientôt

samedi 1 mars 2008

Sortez votre agenda

Quelques infos pratiques et remerciements avant de rentrer au pays.

De un. Nous partons mercredi de Buenos Aires. Moyline arrivera jeudi soir à Genève. Quant à Grandsinge, il va faire un petit détour par le Portugal et débarquera en Suisse le dimanche soir.

De deux. Vous, lecteurs de ce blog, êtes conviés a un apéro dinatoire chez nous. En gros, il y aura à boire et de quoi ruper (pour ceux qui ont grand soif, vous pouvez bien évidemment amener une p'tite bouteille). Cela se déroulera le vendredi 14 mars dès 19 heures. L'adresse, vous la connaissez puisque vous l'avez vue a chacune de vos visites sur le blog. On vous serait reconnaissant de confirmer votre presence par mail (jean-marie@29-degres.com ou moyline@yahoo.com) ou de vive voix si l'on vous croise d'ici-là.

De trois. Sans vouloir faire dans le larmoyant, nous tenons à remercier un certain nombre de personnes sans qui notre voyage n'aurait pas pu se dérouler dans de si bonnes conditions. Un grand MERCI à:
  • Moyli, qui s'est occupée de notre paperasse et qui a régulièrement rechargé notre compte en banque.
  • Christine, Michel et Laurence, qui ont eux aussi mis la main à la pâte. Les deux derniers ont fait le nécessaire pour mener à bien l'opération "sauvetage des vagabonds". Christine a joué à plusieurs reprises aux convoyeurs de fonds, à la conseillère médicale et à la secrétaire particulière. Quant à Laurence, elle nous a mis son grenier à disposition.
  • Sophie, qui a bien voulu garder notre petit appart pendant notre absence.
  • Laure, qui a pris grand soin de notre voiture.
  • Ivan, qui se colletine une nouvelle relecture du mémoire de Grandsinge.
Et de quatre. Un grand coup de chapeau et de sincères remerciements à vous, fidèles lecteurs, qui avez laissé ou non une trace de votre passage. Les nombreux commentaires et mails reçus de votre part nous ont fait chaud au coeur. On a eu l'impression que vous ne nous aviez pas complètement oubliés! Mention spéciale au deux bloggeurs les plus présents, les dénommés ipodfan et giusepp, qui nous ont toujours fait part de leurs pensées les plus profondes.

Merci encore à tous. On se réjouit de vous revoir.
P.S. Toutes nos félicitations à Camille et Stéphane. Et gros bisous à la petite Aimée.

mercredi 27 février 2008

Soif de culture

Llegamos a Buenos Aires. Nous y sommes. Après plus de quatre mois de route, je peux vous dire que nous sommes arrivés le torse bombé dans la capitale. Tellement sûrs de nous d'ailleurs que nous nous sommes dits que ce serait une excellente idée d'aller voir une pièce de théâtre. En espagnol, évidemment. Nous avons fait part de cette soudaine envie à nos hôtes (on est logés par un couple d'Argentins d'une bonté infinie) qui, en feuilletant le journal, sont tombés sur une critique d'une pièce qui paraissait terrible. Ni une, ni deux...

Le caissier du théâtre nous a avoué que l'on était chanceux car il nous vendait les derniers billets. "A guichets fermés? Ça va donner!". C'est donc la bave aux lèvres, les crocs acérés et le torse toujours aussi bombé que nous sommes entrés dans la salle.
Les projecteurs se sont allumés; est alors apparue la comédienne, assise sur une chaise et dos au public. Puis elle a commencé à parler. A parler beaucoup. Très beaucoup même. En fait, elle ne s'est arrêtée qu'après une heure et demie, sans jamais s'être retournée et sous les applaudissements du public. On s'est donc dit qu'elle avait dû raconter des choses sacrément intéressantes car, pour être honnêtes, on n'a pas saisi le fin mot de l'histoire. Enfin, pour être très honnêtes, on n'a rien compris et on est ressortis du théâtre la queue entre les jambes.


J'entends déjà les sales langues : "De toute manière, Pellaux, il s'est endormi à la première minute pour se réveiller à la dernière". Tout faux. Même pas une attaque de paupières. Bon, je dois confesser que, l'après-midi même, on était allés voir une expo de peintures de Miro ponctuée par un reportage passionnant (cf. photo ci-dessous). Les réserves étaient donc faites.




Du coup, on est nettement plus humbles à présent. Samedi, on va voir un spectacle de clowns.


P.S. Bon anniversaire à Moyleang

mercredi 20 février 2008

Les chutes d'Iguazu

Comme il nous restait encore quelques jours avant notre retour en Suisse, on s'est dit qu'on pouvait faire un petit crochet du côté du Brésil. Non pour rajouter un autre pays à notre palmarès (on ne va pas abuser non plus), mais pour aller voir les incroyables chutes d'Iguazu, qui sont à cheval entre les deux pays (ndlr: sur la carte, c'est tout en haut à droite, sur la corne orange). On a donc sauté dans un bus pour en ressortir... 28 heures plus tard!!! Notre record, à l'heure actuelle. Court récit de la visite.


Après avoir scruté les chutes dans tous les sens (du côté brésilien, puis du côté argentin; d'en haut et d'en bas; de près et de loin), on a embarqué sur un bateau surpuissant. Le capitaine (qui avait "une tête de repris de justice", selon notre Grandsinge) a foncé sur les vagues à toute allure. Après ce début sur les chapeaux de roue, on s'est arrêté pour faire quelques clichés et pour que notre fou du volant et son assistant puissent enfiler un imperméable. On a alors deviné qu'on allait se faire rincer. Ce qu'on n'a par contre pas saisi sur le moment, c'est qu'on se dirigeait tout droit sur les cascades. Et même en-dessous! Jean-Marie a cru qu'on n'allait pas en ressortir vivants... (avec une loupe, vous devriez être en mesure d'apercevoir un des ces bateaux sur la photo ci-dessus)

Le ciel s'est ensuite couvert, à notre grand soulagement. Malheureusement, nos habits étaient encore bien trempes, d'où la pensée du jour: "J'en ai un peu sec d'être mouillé" (vous devinerez facilement qui en est l'auteur).

Nous qui hésitions à aller voir ces chutes, on ne regrette pas du tout. Impressionant et inoubliable. Les chutes du Niagara à côté, c'est de la rigolade. Et comme on a pu passer un peu de temps sur les terres brésiliennes, Grandsinge a pu s'amuser à parler avec l'accent portugais, notamment en rajoutant des "ao" à tous les mots. Et il était persuadé que tout le monde le comprenait. Je vous laisse imaginer...

mardi 19 février 2008

Chez Pablo, mais sans Pablo

Nous qui voulions nous reposer et surtout poser nos valises un petit moment (dur, dur, la vie de voyageurs!), on a eu la chance de passer une semaine dans la famille de Pablo. Dès le départ, on nous a accueillis les bras ouverts, comme si on était des leurs. Il nous a fallu un moment pour nous habituer à leur débit de parole et au petit chuintement argentin (plus ou moins prononcé selon l'interlocuteur). Mais leur sens de l'humour et leur cordialité a bien facilité les choses.
Le lendemain de notre arrivée, c'était l'anniversaire de la grand-maman de Pablo (qui fêtait ses 81 ans!). Entre les enfants qui tournaient autour de la table, les frères de Pablo qui n'arrêtaient pas de plaisanter, la grand-maman qui buvait de la bière, le gendre (le grand frisé qui tire la langue et qui, selon les parents de Pablo, me ressemble un peu) qui lui faisait des blagues que même Bigard n'aurait jamais osé faire, on a pas eu de quoi s'ennuyer. Une ambiance très caliente pour un dîner de famille.


Le papa de Pablo est à la tête d'une fabrique de produits du terroir, parmi lesquels on retrouve des confitures, des fromages de chèvres et des "alfajores", sorte de biscuit fourré. Au-delà du fait que la proximité de la fabrique nous a permis de nous régaler, ce fut également l'occasion de côtoyer les employés. Eux voulaient en savoir plus sur la Suisse et moi, je voulais en connaître plus sur leur région, leurs coutumes et surtout les finesses de leur langue. Autant dire que j'ai passé des heures à la fabrique. Et moi, qui me suis souvent plaint auprès de Moyline de ne pas connaître le langage familier en espagnol, ce n'est désormais plus un souci.


C'était deux épisodes ou tranches de vie de notre séjour a Huerta Grande. Il y en aurait bien d'autres à raconter (un oiseau qui nous agresse, un match de football joué au milieu de la nuit,...), mais il faut bien qu'on en garde un peu pour notre retour.
Merci à Pablo, et à toute la famille Ureta!


P.S: Avec beaucoup de retard, bon anni à Laetu (15.02)!

jeudi 14 février 2008

Che Homero

On vous a dernièrement dit que l'on retrouve le portrait du Che sur la grande majorité des sacs à dos argentins. Comme le montre la photo ci-contre, on a pu se rendre compte que certains n'hésitaient pas à placer sa frimousse à des endroits bien plus intimes.

Comme nous l'a confié une helvético-argentine de Fribourg, Ernesto Che Guevara "fait partie du patrimoine national" (il était argentin). A part peut-être Maradona, difficile d'être plus populaire.
Cependant, il est un personnage, pas argentin pour un sou, qui fait gentiment son bonhomme de chemin et pourrait bien un jour voler la vedette à ces deux icônes. Pour l'instant, il se contente d'une entrée discrète sur la scène argentine.






lundi 4 février 2008

Attention les vélos!

Petit arrêt dans une petite ville du nord de l'Argentine: Cafayate ( prononcez: "Cafachate"). Le temps de faire une ballade à vélo pour découvrir la vallée de las Conchas. Et comme il fait une chaleur époustouflante ici (env. 35 degrés), on nous a conseillé de prendre le premier bus du matin pour y embarquer nos vélos et nous aussi, du coup. Départ donc à 5h du mat', avec peu d'heures de sommeil derrière nous (nuit en dortoir).

Une heure plus tard, le chauffeur nous dépose. Il fait nuit noire. Pas de lampe de poche, vu qu'elle est restée dans le sac qu'on nous a volé dernièrement (eh oui... vous aviez vu juste!). Il ne nous reste qu'une option: se coucher à comtempler les étoiles (filantes!) en attendant que le jour se lève. Vers 7h30, le soleil a décidé de se montrer: on a alors pu admirer les montagnes rougeoyantes en face de nous. Magnifiques. Après avoir déjeuné, on enfourche nos bolides. Une ballade variée et à l'ombre à travers des paysages somptueux, entrecoupés de chants de perroquets.

A mi-chemin, je commence à sentir mes limites, mon dos (le guidon était trop bas) et la chaleur du soleil. Et c'est sans broncher que Jean-Marie me soutiendra pour arriver non sans peine à notre but. Notre effort sera récompensé par une sieste bienvenue dans notre chambre.

Moralité: rien de tel que d'être accompagné d'un Grandsinge pour un tour à vélo. Surtout quand on n'a plus de jambes.

jeudi 31 janvier 2008

Les Argentins II





Après cinq heures de route, le bus nous menant au sud s'arrête net. Une grande flaque d'eau nous barre la route. Tous les passagers, dont de nombreux Argentins, glissent leur tête par la fenêtre pour voir ce qu'il se passe. Le chauffeur réfléchit un petit moment, se gratte la tête, remonte dans le bus et appuie sur les gaz. On traverse la gouille sans problème. Applaudissements nourris et cris de joie dans le bus. On l'a échappé belle.


Pas deux minutes que l'on est repartis que l'on doit à nouveau s'arrêter. Cette fois, c'est une rivière qui est en crue. Trop profonde pour que l'on retente le coup du passage en force. On sort donc du bus et on se rend compte qu'une dizaine de véhicules venant en sens inverse sont également coincés sur l'autre rive. Leurs passagers sont au bord de la rivière ("Nom de Dieu, Joséphine laisse-toi...") et attendent les bras croisés.


De notre côté, quelqu'un prend l'initiative de tracer dans l'eau un chemin à l'aide de gros cailloux déposés sur le bord du cours d'eau. Ni une ni deux, tout le monde remonte ses manches et va chercher des cailloux. Un Argentin enlève ses pompes (Converse), retrousse son pantalon et se poste au milieu de la rivière pour tracer correctement le chemin. Solidarité de tous les instants. C'est à celui qui prend le plus gros caillou (et se sort le plus de vertèbres).


Après une demi-heure de grosses transpirées, le premier bus s'élance à toute vitesse et traverse la rivière sans grosse difficulté. Re-applaudissements, re-cris de joie. Idem pour le deuxième bus, qui provient également de l'autre rive. Le chemin se détériore rapidement et ça, les Argentins le remarquent tout de suite. Au moment où le troisième bus est sur le point de s'élancer, certains ne se privent donc pas de dire qu'étant donné que nous (notre bus) avions fait tout le boulot, il serait normal que l'on nous laisse passer. En face, ils font la sourde oreille et ça, les Argentins ne l'apprécient guère. Ils se fâchent tout rouge, commencent à crier et à balancer des insultes. Youpi, à nouveau du spectacle! Face à cette mobilisation, nos opposants cèdent. Nous traversons donc la rivière en troisième position. Re-applaudissements, re-cris de joie. Les personnes âgées restées dans le bus remercient les porteurs de cailloux. C'est l'euphorie. Vive l'Argentine.^

mardi 29 janvier 2008

Les Argentins I

Depuis environ un mois, les Argentins sont en vacances (c'est l'été ici) et on en croise une craquée sur la route. Surtout des jeunes, enfin des plus jeunes que nous. Cheveux longs, look crado, guitare sur le dos, portrait de Che Guevara brodé sur le sac mais Ray-Ban sur le nez et Converse aux pieds (j'entends déjà elpatu grogner).


Faut dire qu'ils ne passent pas vraiment inaperçus. Parfois excellents, parfois un peu moins. Deux exemples pour que vous voyiez où on veut en venir.

Il y a deux semaines de cela, nous étions à Uyuni en Bolivie. Il pleuvait des cordes (comme dans le reste du pays) et plus aucun bus ne circulait vers le sud, et donc vers l'Argentine. Au moment où on se disait qu'on allait rester coincés dans ce coin du pays, une dame nous a suggéré de prendre le train. Ah, tiens..v'là une bonne idée.

Arrivés devant la gare, mauvaise surprise : attroupement d'au moins cinquante personnes devant les guichets, dont une forte majorité d'Argentins. Ça ne va pas être une mince affaire de se procurer des billets. On sent qu'il y a une certaine agitation mais on se met malgré tout dans la file. Rapidement, on comprend, vu les conditions météo, qu'aucun train ne circule vers le sud. Sur ces entrefaites, arrivent un journaliste et son cameraman. Le premier me tend le micro en me demandant ce qu'il se passe. Etant bien informé, maîtrisant parfaitement l'espagnol et voyant surtout la meute d'Argentins zieutant le micro avec des yeux de mômes recevant un cadeau de Noël, je leur cède la parole. Et salut ce que j'ai bien fait car ils en avaient, des choses à raconter.
Les uns après les autres, s'arrachant presque le micro des mains, ils crient leur désarroi. Tous plus théâtraux les uns que les autres. Cela ferait plus de deux jours qu'ils attendaient devant la gare, et qu'ils y dormaient. La compagnie de train n'aurait toujours pas ouvert ses guichets (ce que nous n'avions pas encore compris... En gros, on attendait comme des c...). Epris de solidarité, ils insistent sur le fait que, au-delà de leur propre situation, c'est celle des Boliviens qui leur fait de la peine. Ils s'estiment surtout être menés en bateau par le chef de gare qui n'a tenu aucune de ses promesses.

Ces discours toujours plus enflammés amène le chef de gare à sortir de son bureau. Flegmatique, il explique qu'il n'y peut rien s'il pleut et assure que, dès qu'un train partirait, des billets seraient vendus. Pas satisfaits du tout par ces explications, les Argentins haussent le ton. Ils affirment devoir rentrer au pays dans les plus brefs délais, sans quoi ils vont perdre leur travail. Ils ne comprenent pas pourquoi, vu la situation d'urgence, des mesures appropriées ne sont pas prises. Et si rien ne change, ils vont téléphoner à leur ambassade. A force d'être chahuté, le chef de gare retourne dans son bureau. Toujours sous l'oeil des caméras, quelques insultes fusent. Certains s'étranglent de rage. Ça chauffe et, nous, on rigole bien.



Quelques minutes plus tard, le chef de gare envoie, pour calmer tout le monde, un sous-fifre distribuer des pré-tickets pour les gens intéressés à partir vers le sud. Les Argentins se précipitent et jouent des coudes pour obtenir le précieux sésame.

A ce moment-là, nous sommes partis. En partant de la gare, on s'arrête dans une boutique d'artisanats. On raconte l'histoire à la vendeuse qui nous explique que pour aller au sud il suffit de retourner de la ville d'où on vient (au nord, à Potosí) et prendre un bus depuis là-bas, car la route est meilleure. Un détour d'une dizaine d'heures. En ressortant, on croise un des Argentins qui revient de la gare et qui nous dit qu'aucune véritable solution n'a été trouvée. On lui explique le coup du détour et lui demande pourquoi ses copains si pressés de rentrer chez eux ne choisissent pas cette option. "Dix heures de bus, c'est trop long"...

vendredi 25 janvier 2008

Et si Constantin faisait jouer son Olympique des Alpes à Chandolin...

La Suisse n'a pas vraiment bonne presse en ce moment en Bolivie. La faute à un personnage qui porte haut les couleurs de notre pays, un véritable ambassadeur, disent même certains: j'ai nommé Sepp Blatter. Il vient de rendre définitive sa décision d'interdire tous matches internationaux au-dessus de 2750m (à moins d'offrir aux joueurs une très longue période d'acclimatation). Décision qui s'applique immédiatement et qui a été prise "conformément à la recommandation formulée par d'éminents spécialistes internationaux de médecine". Il s'agit donc de préserver la santé des joueurs (on se rappellera, au passage, la politique de la FIFA en matière de dopage...)

Or le stade Hernando Siles, à la Paz, où se jouent les matches de la Bolivie, se situe à 3577m (les stades de Quito et Bogota sont aussi au-dessus de la limite fixée par la FIFA). La fédération bolivienne de football (FBF) est donc en train de s'organiser pour lancer la contre-attaque. Elle avance trois arguments principaux:

  • contrairement à la canicule, "la altura no mata" (l'altitude ne tue pas).
  • chaque pays est en droit de choisir l'endroit où il entend jouer, c'est une question de souveraineté.
  • c'est la fin de l'universalité du football.

Pour faire avancer ses idées, la FBF peut compter sur le soutien du président Morales (en photo) - grand fan de foot et quelque peu démagogue - et cherche à s'appuyer sur la solidarité sud-américaine. Mais de ce côté-là, c'est pas vraiment gagné. Car les Argentins et encore plus les Brésiliens en ont marre de se faire régulièrement accrocher à La Paz. Lula, qui a promis d'apporter son soutien à la Bolivie, s'est fait remettre à l'ordre par le club de Flamengo (dont les joueurs ont, soi-disant, souffert le martyr l'année passée en venant jouer à Potosí et ses 4000m d'altitude).


Et pas besoin d'être un grand docteur du football pour se rendre compte que le Brésil et l'Argentine (sept victoires en Coupe du monde à eux deux) ont plus de facilité à trouver une oreille attentive du côté de la FIFA et de Sepp Blatter (son bras droit est argentin) que la Bolivie et son unique qualification pour la Coupe du monde en 1994 (elle avait d'ailleurs battu le Brésil lors des qualifications).

D'autres mettent plutôt en avant le rôle joué par les grands clubs européens qui ne supportent plus de voir leurs stars sud-américaines revenir éreintées des matches effectués avec leur sélection nationale.

Tout ça pour vous dire que cette polémique fait couler beaucoup d'encre, que les Boliviens ont en gros sur la patate (logique dans un pays où il y a plus de 2000 sortes de p-d-t), que Sepp Blatter est plus pourri que jamais ("un guignol qui amuse la galerie", dixit Bertrand Duboux) et que cela sent méchamment les dollars.

samedi 19 janvier 2008

Les mines de Potosí

Munis d'un casque et d'une lampe frontale, nous nous sommes glissés dans les mines de Potosí (prenez une loupe et regardez bien sur la carte, c'est tout près de Sucre).
Guidés par un ancien mineur, nous avons découverts quelques galeries et observer deux ou trois mineurs au travail. "Pas plus?" me direz-vous. Eh non, les autres étaient tous dehors à boire des verres, en prévision du Carnaval des mineurs qui avait lieu le lendemain... Notre visite fut par conséquent plus brève que prévue. Nous avons tout de même adoré nous faufiler dans les boyaux étroits de la mine: "un rêve d'enfant" comme dirait Grandsinge.

On se rappelera aussi de l'explosion de notre bâton de dynamite. Pour sa petite démonstration, notre guide s'est servi d'un de nos explosifs (que l'on avait achetés pour offrir aux mineurs) pour le planter dans le sol et l'allumer après. Résultat: un gros boum à couper le souffle!


On a alors retrouvé nos mineurs au Carnaval, déguisés et bien éméchés. Les jeunes lançaient des bombes à eau et aspergeaient les passants de mousse à raser. Bonne ambiance.

vendredi 18 janvier 2008

28 ans... et (presque) toutes ses dents!



Avec un jour d'avance, je souhaite un BON ANNIVERSAIRE à mon Grandsinge préféré. Sans lui, jamais je ne me serais lancée dans cette magnifique aventure qui nous fait découvrir tant de choses sur la vie, les gens, et sur nous aussi. De tout mon coeur, merci!

lundi 14 janvier 2008

Les sales... monelles

Comme vous l'avez remarqué, Grandsinge aime vivre des aventures en solitaire, de temps à autre. Tantôt pour m'impressionner, tantôt pour prendre un peu l'air (ou les deux). Après un sommet à 6000 m et sa descente de la mort, notre héros s'est retrouvé dans une toute autre histoire, qui n'était pas au programme cette fois-ci. Il y a deux jours, le pauvre quadrupède a eu de gros problèmes de digestion accompagnés d'une forte fièvre (39.7). On a fait venir un médecin à son chevet, qui a vite établi le diagnostic: gastro-entérite et/ou salmonellose. Le médecin a décidé de l'hospitaliser illico presto.

Les deux toubibs qui ont pris en charge l'animal agonisant ont été très compétents et avenants. Rien à redire. Les infirmières par contre, étaient un peu... à côté de la plaque. Quand Grandsinge leur a demandé s'il pouvait avoir du savon (pour s'essuyer les pattes après ses nombreux passages aux toilettes), l'une d'entre elles a répondu: "Je vais essayer d'en trouver un, mais... euh... sinon, je vous l'apporte demain". Je me suis alors sentie obligée d'intervenir. Et deux minutes après, elle avait - ô miracle - réussi à en dégoter un. Comme quoi, il suffit parfois d'élever la voix.
Après deux nuits dans la clinique, Grandsinge était complètement rétabli. Le médecin itinérant et son infirmière sont alors passés nous voir pour nous donner les derniers médicaments et, bien évidemment, la facture. Quelle ne fut pas notre surprise, lorsqu'on a découvert le montant: 750 $US !!! Nous leur avons fait comprendre que la somme était totalement excessive, qu'on voulait le détail de la facture. Destabilisés, les deux acolytes se sont éclipsés. Deux minutes plus tard, ils étaient déjà de retour, avec une nouvelle facture et... un rabais de plus de 50%!


Au final, on s'en sort bien et notre Grandsinge est en pleine forme. En plus de tout ça, il a bien pu profiter de la télé (cf. photo) et... ajouter une aventure de plus à son palmarès.

dimanche 13 janvier 2008

De l'adrénaline grâce aux cochons


Mercredi passé: Grandsinge à bicyclette. A quelques kilomètres de La Paz, descente de 4800 m à 1100 m sur la "ruta de la muerte" (référence au nombre élevé de personnes qui ont cassé leur pipe sur ces 65 km) avec un guide local, un Brésilien et deux Français. On m'avait promis une bonne dose d'adrénaline. Il y en a eu certes, mais qu'à des doses homéopathiques.


Il faut dire que depuis un peu plus d'une année une nouvelle route a été construite. Il n'y a donc quasiment plus de circulation sur la dite route de la mort (ce qui, d'après ce qu'on m'a dit, compliquait sérieusement les choses, en son temps). A cela s'ajoute le fait qu'un épais brouillard (en plus d'une pluie torrentielle) nous bouchait la vue sur le méchant ravin qui nous tendait les bras tout au long de la descente (vous aurez donc compris que la photo ci-dessus a été prise un autre jour).


En fait, le seul moment où j'ai pu ressentir une petite grimpée d'adrénaline, c'est lorsque, en fin de parcours, le guide nous a annoncé qu'on allait traverser des villages dans lesquels il y aurait certainement des enfants, des poules, des chiens et des cochons, et qu'au même moment, j'ai remarqué que mes freins rendaient l'âme... En gros, on n'est pas passés loin de la boucherie (ou de la charcuterie).


Pour info, il y a eu 16 morts à vélo (bien plus en bus et en voiture) entre 2001 et 2007. Parmi ces pauvres bougres, on retrouve bon nombre d'Israéliens. Notre guide a avancé l'explication suivante: "Les Israéliens n'ent font qu'à leur tête, sont persuadés de toujours tout savoir et ne veulent en tout cas pas qu'on leur donne des instructions." On peut dire qu'ils le paient cash sur ce coup-là. Quoi qu'il en soit, ils traînent, en Amérique du Sud, une aussi bonne réputation que les gitans dans le canton de Fribourg.


P.S. Bon anniversaire à Pablo (9.1), Séverine (12.1), Nicolas (15.1), ma cousine Lucie (16.1), ma cousine Sandrine (22.1) et Bene (28.1).

dimanche 6 janvier 2008

Rebelote ou La haine

On serait tenté de dire que l'on commence la nouvelle année comme on avait terminé la précédente: en étant victimes d'un vol. Mais cette fois-ci, on a eu nettement plus de bol qu'à Lima. On vous explique.
La scène se passe dans un bus à La Paz. Il y a beaucoup de monde, nous sommes donc contraints de rester debout à l'avant du véhicule. Un petit bout de route plus loin, cinq personnes (trois jeunes, un quarantenaire et une cinquantenaire) montent par la porte avant. Vu le manque de place et leur pressante envie de payer leur ticket au chaffeur, ça bouscule sec. Au bout d'un petit moment, on commence à trouver cette bousculade ma foi un peu louche. Je tâte donc les poches de mon pantalon pour m'assurer que l'appareil photo y est toujours. Chute de pression: il est plus là. Mais (un grand mais), le cordon auquel il est rattaché (depuis le vol de Lima), lui, est toujours là. Il pend, accroché à ma ceinture. Je remonte donc le cordon jusqu'à son extremité pour tomber sur l'appareil photo...dans les mains de la dame qui vient de monter dans le bus. Je lui demande très poliment si cela ne la gêne pas que je le reprenne. Plus sérieusement, je me fâche "tout rouge" (dixit Moyline), insulte la taupe avec mes rudiments d'espagnol et l'invite à sortir. Ce qu'elle fait, accompagnée de son gang.
Je suis persuadé que vous vous demandez, avec beaucoup de pertinence, pourquoi je ne lui ai pas mis une immense claque à travers la figure. Premièrement, c'était une femme. Deuxièmement, elle n'était plus tout jeune. Troisièmement, elle avait des lunettes (cf. Agnan dans le Petit Nicolas). Et quatrièmement, le reste du bus, n'ayant pas vu ce qui s'était passé, n'aurait certainement pas compris mon geste. Malgré tous ces excellents arguments, je dois vous avouer que j'ai de sérieux regrets aujourd'hui.
Si on a réussi à sauver l'appareil photo, Moyline s'est quand même fait chourrer (y a pas de contrepétrie) 100 bolivianos (15FS) dans l'affaire. L'argent se trouvait dans la poche de ses jeans. On l'a remarqué trop tard pour pouvoir réagir.
Au-delà du fait que c'est la troisième fois qu'on tente de nous voler quelque chose (et la deuxième fois qu'on réussit), ce qui nous gêne le plus dans cette histoire, c'est qu'il s'agissait d'une femme qui aurait pu être ma mère et qui, vu ses bijoux et son habillement, ne donnait vraiment pas l'impression d'être dans le besoin. Autrement dit, tout le monde est un voleur potentiel et c'est extrêmement désagréable de se promener dans la rue en suspectant tout le monde (ce qui ne dure certes pas longtemps). Plus encore, on se rend une nouvelle fois compte qu'il faut être constamment sur ses gardes. Pour simplifier, en Amérique du Sud, si tu ne fais pas gaffe, tu risques sérieusement de te faire voler. Si tu n'est pas attentif, il y a moult chances qu'on tente de t'arnaquer (sentiment partagé par de nombreux voyageurs). Vous l'aurez compris, on en a un peu gros sur la patate. Mais rassurez-vous, ce n'est qu'un sentiment temporaire.
Finissons sur une bonne note: on a eu un sacré bol avec l'appareil photo.

Nous voilà en Bolivie

Après avoir quitté Laurence et Cusco, nous avons sauté dans un bus qui devait nous amener jusque de l'autre côté du lac Titicaca, direction: la Bolivie.

Une fois la frontière passée, on s'est arrêtés dans un village touristique pour manger et changer de bus. Puis on a roulé quelques kilomètres, pour s'arrêter à nouveau. Et d'entendre le chauffeur crier : "Vous allez tous grimper dans un bateau pour traverser. On se revoit de l'autre côté." A ce moment-là, je me suis dis "Ça y est, sans le savoir, on a pris un bus touristique. Si tous les 30 km y a un arrêt de ce genre, on n'est pas près d'être arrivés." Et j'avais tort. Il fallait bien traverser le lac à un moment donné. Nous, on l'a fait en bateau à moteur, et le bus... aussi.

mercredi 2 janvier 2008

Sondageons

Encore contaminés par les campagnes électorales suisses et françaises, nous avons choisi de nous lancer dans la pratique des sondages pour dynamiser notre blog en ce début d'année 2008. D'une pertinence foudroyante, ils vont non seulement vous offrir un nouvel espace d'expression mais également servir à faire avancer la science (à ce propos, je vous recommande la lecture du livre de Patrick Champagne: "Faire l'opinion").
Si vous avez des sondages à nous proposer (en fait, c'est surtout cela que l'on attend), faites-le nous savoir. On les mettra en ligne. Et ce n'est pas parce que l'on commence en douceur, qu'il faut vous gêner.