mercredi 27 février 2008

Soif de culture

Llegamos a Buenos Aires. Nous y sommes. Après plus de quatre mois de route, je peux vous dire que nous sommes arrivés le torse bombé dans la capitale. Tellement sûrs de nous d'ailleurs que nous nous sommes dits que ce serait une excellente idée d'aller voir une pièce de théâtre. En espagnol, évidemment. Nous avons fait part de cette soudaine envie à nos hôtes (on est logés par un couple d'Argentins d'une bonté infinie) qui, en feuilletant le journal, sont tombés sur une critique d'une pièce qui paraissait terrible. Ni une, ni deux...

Le caissier du théâtre nous a avoué que l'on était chanceux car il nous vendait les derniers billets. "A guichets fermés? Ça va donner!". C'est donc la bave aux lèvres, les crocs acérés et le torse toujours aussi bombé que nous sommes entrés dans la salle.
Les projecteurs se sont allumés; est alors apparue la comédienne, assise sur une chaise et dos au public. Puis elle a commencé à parler. A parler beaucoup. Très beaucoup même. En fait, elle ne s'est arrêtée qu'après une heure et demie, sans jamais s'être retournée et sous les applaudissements du public. On s'est donc dit qu'elle avait dû raconter des choses sacrément intéressantes car, pour être honnêtes, on n'a pas saisi le fin mot de l'histoire. Enfin, pour être très honnêtes, on n'a rien compris et on est ressortis du théâtre la queue entre les jambes.


J'entends déjà les sales langues : "De toute manière, Pellaux, il s'est endormi à la première minute pour se réveiller à la dernière". Tout faux. Même pas une attaque de paupières. Bon, je dois confesser que, l'après-midi même, on était allés voir une expo de peintures de Miro ponctuée par un reportage passionnant (cf. photo ci-dessous). Les réserves étaient donc faites.




Du coup, on est nettement plus humbles à présent. Samedi, on va voir un spectacle de clowns.


P.S. Bon anniversaire à Moyleang

mercredi 20 février 2008

Les chutes d'Iguazu

Comme il nous restait encore quelques jours avant notre retour en Suisse, on s'est dit qu'on pouvait faire un petit crochet du côté du Brésil. Non pour rajouter un autre pays à notre palmarès (on ne va pas abuser non plus), mais pour aller voir les incroyables chutes d'Iguazu, qui sont à cheval entre les deux pays (ndlr: sur la carte, c'est tout en haut à droite, sur la corne orange). On a donc sauté dans un bus pour en ressortir... 28 heures plus tard!!! Notre record, à l'heure actuelle. Court récit de la visite.


Après avoir scruté les chutes dans tous les sens (du côté brésilien, puis du côté argentin; d'en haut et d'en bas; de près et de loin), on a embarqué sur un bateau surpuissant. Le capitaine (qui avait "une tête de repris de justice", selon notre Grandsinge) a foncé sur les vagues à toute allure. Après ce début sur les chapeaux de roue, on s'est arrêté pour faire quelques clichés et pour que notre fou du volant et son assistant puissent enfiler un imperméable. On a alors deviné qu'on allait se faire rincer. Ce qu'on n'a par contre pas saisi sur le moment, c'est qu'on se dirigeait tout droit sur les cascades. Et même en-dessous! Jean-Marie a cru qu'on n'allait pas en ressortir vivants... (avec une loupe, vous devriez être en mesure d'apercevoir un des ces bateaux sur la photo ci-dessus)

Le ciel s'est ensuite couvert, à notre grand soulagement. Malheureusement, nos habits étaient encore bien trempes, d'où la pensée du jour: "J'en ai un peu sec d'être mouillé" (vous devinerez facilement qui en est l'auteur).

Nous qui hésitions à aller voir ces chutes, on ne regrette pas du tout. Impressionant et inoubliable. Les chutes du Niagara à côté, c'est de la rigolade. Et comme on a pu passer un peu de temps sur les terres brésiliennes, Grandsinge a pu s'amuser à parler avec l'accent portugais, notamment en rajoutant des "ao" à tous les mots. Et il était persuadé que tout le monde le comprenait. Je vous laisse imaginer...

mardi 19 février 2008

Chez Pablo, mais sans Pablo

Nous qui voulions nous reposer et surtout poser nos valises un petit moment (dur, dur, la vie de voyageurs!), on a eu la chance de passer une semaine dans la famille de Pablo. Dès le départ, on nous a accueillis les bras ouverts, comme si on était des leurs. Il nous a fallu un moment pour nous habituer à leur débit de parole et au petit chuintement argentin (plus ou moins prononcé selon l'interlocuteur). Mais leur sens de l'humour et leur cordialité a bien facilité les choses.
Le lendemain de notre arrivée, c'était l'anniversaire de la grand-maman de Pablo (qui fêtait ses 81 ans!). Entre les enfants qui tournaient autour de la table, les frères de Pablo qui n'arrêtaient pas de plaisanter, la grand-maman qui buvait de la bière, le gendre (le grand frisé qui tire la langue et qui, selon les parents de Pablo, me ressemble un peu) qui lui faisait des blagues que même Bigard n'aurait jamais osé faire, on a pas eu de quoi s'ennuyer. Une ambiance très caliente pour un dîner de famille.


Le papa de Pablo est à la tête d'une fabrique de produits du terroir, parmi lesquels on retrouve des confitures, des fromages de chèvres et des "alfajores", sorte de biscuit fourré. Au-delà du fait que la proximité de la fabrique nous a permis de nous régaler, ce fut également l'occasion de côtoyer les employés. Eux voulaient en savoir plus sur la Suisse et moi, je voulais en connaître plus sur leur région, leurs coutumes et surtout les finesses de leur langue. Autant dire que j'ai passé des heures à la fabrique. Et moi, qui me suis souvent plaint auprès de Moyline de ne pas connaître le langage familier en espagnol, ce n'est désormais plus un souci.


C'était deux épisodes ou tranches de vie de notre séjour a Huerta Grande. Il y en aurait bien d'autres à raconter (un oiseau qui nous agresse, un match de football joué au milieu de la nuit,...), mais il faut bien qu'on en garde un peu pour notre retour.
Merci à Pablo, et à toute la famille Ureta!


P.S: Avec beaucoup de retard, bon anni à Laetu (15.02)!

jeudi 14 février 2008

Che Homero

On vous a dernièrement dit que l'on retrouve le portrait du Che sur la grande majorité des sacs à dos argentins. Comme le montre la photo ci-contre, on a pu se rendre compte que certains n'hésitaient pas à placer sa frimousse à des endroits bien plus intimes.

Comme nous l'a confié une helvético-argentine de Fribourg, Ernesto Che Guevara "fait partie du patrimoine national" (il était argentin). A part peut-être Maradona, difficile d'être plus populaire.
Cependant, il est un personnage, pas argentin pour un sou, qui fait gentiment son bonhomme de chemin et pourrait bien un jour voler la vedette à ces deux icônes. Pour l'instant, il se contente d'une entrée discrète sur la scène argentine.






lundi 4 février 2008

Attention les vélos!

Petit arrêt dans une petite ville du nord de l'Argentine: Cafayate ( prononcez: "Cafachate"). Le temps de faire une ballade à vélo pour découvrir la vallée de las Conchas. Et comme il fait une chaleur époustouflante ici (env. 35 degrés), on nous a conseillé de prendre le premier bus du matin pour y embarquer nos vélos et nous aussi, du coup. Départ donc à 5h du mat', avec peu d'heures de sommeil derrière nous (nuit en dortoir).

Une heure plus tard, le chauffeur nous dépose. Il fait nuit noire. Pas de lampe de poche, vu qu'elle est restée dans le sac qu'on nous a volé dernièrement (eh oui... vous aviez vu juste!). Il ne nous reste qu'une option: se coucher à comtempler les étoiles (filantes!) en attendant que le jour se lève. Vers 7h30, le soleil a décidé de se montrer: on a alors pu admirer les montagnes rougeoyantes en face de nous. Magnifiques. Après avoir déjeuné, on enfourche nos bolides. Une ballade variée et à l'ombre à travers des paysages somptueux, entrecoupés de chants de perroquets.

A mi-chemin, je commence à sentir mes limites, mon dos (le guidon était trop bas) et la chaleur du soleil. Et c'est sans broncher que Jean-Marie me soutiendra pour arriver non sans peine à notre but. Notre effort sera récompensé par une sieste bienvenue dans notre chambre.

Moralité: rien de tel que d'être accompagné d'un Grandsinge pour un tour à vélo. Surtout quand on n'a plus de jambes.