Llegamos a Buenos Aires. Nous y sommes. Après plus de quatre mois de route, je peux vous dire que nous sommes arrivés le torse bombé dans la capitale. Tellement sûrs de nous d'ailleurs que nous nous sommes dits que ce serait une excellente idée d'aller voir une pièce de théâtre. En espagnol, évidemment. Nous avons fait part de cette soudaine envie à nos hôtes (on est logés par un couple d'Argentins d'une bonté infinie) qui, en feuilletant le journal, sont tombés sur une critique d'une pièce qui paraissait terrible. Ni une, ni deux...
Le caissier du théâtre nous a avoué que l'on était chanceux car il nous vendait les derniers billets. "A guichets fermés? Ça va donner!". C'est donc la bave aux lèvres, les crocs acérés et le torse toujours aussi bombé que nous sommes entrés dans la salle.
Les projecteurs se sont allumés; est alors apparue la comédienne, assise sur une chaise et dos au public. Puis elle a commencé à parler. A parler beaucoup. Très beaucoup même. En fait, elle ne s'est arrêtée qu'après une heure et demie, sans jamais s'être retournée et sous les applaudissements du public. On s'est donc dit qu'elle avait dû raconter des choses sacrément intéressantes car, pour être honnêtes, on n'a pas saisi le fin mot de l'histoire. Enfin, pour être très honnêtes, on n'a rien compris et on est ressortis du théâtre la queue entre les jambes.
J'entends déjà les sales langues : "De toute manière, Pellaux, il s'est endormi à la première minute pour se réveiller à la dernière". Tout faux. Même pas une attaque de paupières. Bon, je dois confesser que, l'après-midi même, on était allés voir une expo de peintures de Miro ponctuée par un reportage passionnant (cf. photo ci-dessous). Les réserves étaient donc faites.
Du coup, on est nettement plus humbles à présent. Samedi, on va voir un spectacle de clowns.
P.S. Bon anniversaire à Moyleang