jeudi 29 novembre 2007

Dans le désert, il fait une sacré tchiaff mais on s'amuse quand même


Ce n'est pas le Pérou?


Si, si c'est le Pérou. Nous y v'là déjà. Déjà? Oui, parce que le sud de l'Equateur, on l'a traversé comme des bandits. Faut avouer qu'on va retrouver ma soeur le 10 décembre à Lima. D'où la nécessité de mettre des gaz et de faire près d'un millier de kilomètres en trois jours. Cela paraît pas grand-chose mille kil'... eh bien, dans ce coin du globe (même si ce n'est pas le Cambodge), ça peut vite être la galère.
La photo ci-dessus a été prise à 4 heures du matin. Pour la première fois, je n'ai pour ainsi dire pas fermé l'oeil de tout le trajet. Les sièges du bus étaient misérables. Un type sciait du bois comme douze (la forêt amazonienne y est passée). Notre chance, ou la sienne, c'est que le moteur du bus faisait plus de bruit que lui. A la descente, cela ressemblait à une GTI tunée en accélération devant l'Ecole Prof. A la montée, cela se rapprochait nettement plus d'un A380 au décollage. Pour agrémenter le tout, la compagnie de bus a eu l'excellente idée de nous passer, volume au max, un film de Van Damme de derrière les fagots en début de voyage.
Tout ceci explique peut-être ma joie intense de passer la frontière (sur la photo). Ne nous plaignons quand même pas trop car à présent nous sommes dans un cadre magnifique: au bord de la mer, à deux pas du désert (quoique certains sont en instance de divorce avec le désert...).
Grandsinge en transit

vendredi 23 novembre 2007

Grandsinge en solo


J’ai abandonné Moyline l’espace d’une matinée. Non pas parce que je ne la supportais plus (quoique cela aurait pu faire une excellente raison aussi…cela reste entre nous, bien sûr) mais pour aller grimper au sommet d’un nouveau volcan: l’Illiniza Norte (5126m).
Nous sommes partis à quatre: un pseudo-guide de 20 ans, qui avait pris une corde mais pas de baudriers (pour les non initiés, cela revient à prendre une lampe de poche en laissant les piles à la maison…en fait c’est peu comme l’OM sans Bernard Tapie ou elpatu sans bibine), un Equatorien de 39 ans en jeans et mocassins (prévoyant, il avait un sac plastique autour de ses chaussettes), un Saint-Gallois de 19 ans (“Ekruadorrr isch huere geil!”) et un grand singe. Nous accompagnaient également: un brouillard à couper au couteau et un vent à décorner les boeufs.
On est montés à vitesse grand V. L’Equatorien glissait tous les cinq mètres; j’ai bien cru qu’on allait revenir à trois. Arrivés au sommet, on a rapidement fait demi-tour: trop de vent pour se tenir debout et visibilité maximale de trois mètres. C’est au pas de course qu’on est redescendus.
Au final, j’ai sérieusement pris mon pied et j’ai dû acheter une carte postale du sommet pour voir à quoi il ressemblait. Quant à Moyline, elle ne regrette pas d’avoir decliné l’invitation.

mercredi 21 novembre 2007

En tarabita



Ça a l'air de rien, comme ça, mais avec le bruit du câble grinçant au-dessus de nos têtes et le vide juste sous nos pieds, "ça fout les chocottes" (dixit Grandsinge).

Une dame du coin nous a rassurés en nous disant que les accidents étaient peu fréquents. Il est arrivé que le câble qui passe sous la tarabita ait lâché, mais la cage a chaque fois été retenue par l'autre câble, qui passe par-dessus. Cette dame vit depuis des années dans la forêt. En nous pressant du jus d'orange, elle nous décrit la faune et la flore de la région: oiseaux, singes, gros cochons d'inde, lions (!), serpents... Pour se défendre contre ces reptiles, elle a d'ailleurs toujours sa machette à portée de main. Nous, on n'a rien vu à part des chiens. Ouf!

samedi 17 novembre 2007

Encore un cratère!

D'aucuns penseront qu'on passe nos journées à aller voir des cratères ou des volcans. D'autres ne verront aucune différence entre les photos qui commencent à toutes se ressembler. Mais quand on a fait 3 heures de marche sur une route, où les voitures roulent à fond la caisse et klaxonnent à chaque fois qu'elles nous voient, on sait apprécier la récompense et donc admirer la vue sur la magnifique lagune de Quilotoa.
On a ensuite passé la nuit dans une pension tenue par une famille indigène, avec quatre enfants. L'aînée s'occupait d'accueillir les hôtes et de cuisiner, à 12 ans seulement. Ses parents s'étaient absentés toute la journée pour accompagner des touristes de passage. La maman ne parlant que très peu l'espagnol (langue maternelle: quechua), c'est principalement avec sa fille que nous avons discuté. On a été accueilli comme des rois.


C'est Jean-Marie qui était content de trouver des nouveaux copains. Il a même pu scier du bois avec eux, comme au chalet! On ne pouvait rien demander de plus.

Dans la forêt


Voilà une photo plus représentative de la forêt où on a découvert le fameux "toboggan de gamins".

En effet on a découvert une forêt luxuriante, deux ou trois cascades, le tout sur un fond sonore bien tropical, entre les grillons et les oiseaux qui chantaient autour de nous.
Pour y arriver, on a pris une espèce de tyrolienne qui s'appelait "Tarabita". Vous pouvez imaginer le nombre de blagues que Jean-Marie a pu faire en déformant ce nom... C'est roro qui va être content!

mardi 13 novembre 2007

"Le toboggan de gamins"

Encore un peu d'action pour celles et ceux qui s'ennuieraient un peu.

Le cadre: dans la forêt tropicale, pas loin de la capitale.Avec l'intention première de faire un tour dans le coin et d'admirer les cascades çà et là, nous sommes tombés par hasard sur ce toboggan en béton qui nous a rappelé celui qu'on avait essayé en Colombie.

L'acteur: Grandsinge en personne. Qui d'autre? Moyline aurait bien voulu, mais la température de l'eau (elle était gelée) et les moustiques l'ont bien découragée. N.B: Il faut préciser que les jambes de cette dernière sont couvertes de boutons de moustique, tandis que Jean-Marie est presque totalement épargné.

Les impressions: Moyline ne regrette pas n'avoir osé faire trempette. Grandsinge, lui, a bien cru qu’il allait y laisser sa peau, enfin, sa fourrure. Il a surtout cherché à sortir de l’eau au plus vite. En rentrant au village, nous avons croisé un type du coin qui nous a dit que la plupart des gens ne se laissaient pas glisser de haut en bas du toboggan mais se retenaient au bord jusqu’à la moitié. Avant de s’élancer, Grandsinge avait parlé d’un « toboggan de gamins »…

L'auberge équatorienne


Voici une partie des personnes avec qui nous avons vécu pendant les deux semaines à Quito.

Le grand, au visage écarlate, c'est Richard. Trentenaire d'Irlande du Nord (pas vraiment copain avec le Sinn Féin) et cadre d'une "big entreprise", il roule sa bosse à travers l'Amérique latine depuis quelques mois. Il a pris des cours d'espagnol mais n'en garde qu'un vague souvenir. En gros, il parvient à baragouiner cinq mots ou expressions (chico malo, chuchaqui, bebidas, claro, hasta mañana), qu'il mélange selon son humeur avec un méchant accent anglo-saxon que Vincent pourrait parfaitement contrefaire. Il ponctue tout ça d'un puissant éclat de rire et n'en devient que plus rouge. Un personnage haut en couleur que j'ai d'abord trouvé très prétentieux puis fort attachant et rigolo. Moyline, elle, est restée beaucoup plus indifférente à ce grand pitre.

La blonde, c'est Jennifer, la Londonienne qui, à peine arrivée, ne rêvait que de pouvoir retrouver sa City. Elle était sensée travailler deux semaines pour une ONG (pour lesquelles elle a dû allonger environ 1500 frs, sans compter le vol); elle n'a fait qu'un jour. Les enfants qu'elle a rencontrés n'étaient pas assez pauvres. Richard lui a conseillé d'aller Bolivie car "there, they are really poor".

Les deux plus âgés, c'est Rita et Vincente. Couple hôte très attentionné et accueillant. Chouette en somme.

Manque sur la photo: Carlos, le divorcé de fraîche date, Daniel, l'étudiant des Galapagos, Maria, la vétérinaire norvégienne, Peter, le quinquagénaire british par excellence et bibi.

Switzerland Spanish School


On voulait quand même vous montrer ce qu'on a fait durant les deux dernières semaines, avec preuve à l'appui.

Entre les les ballades dans la capitale et les trajets en bus, on a pris des cours intensifs d'espagnol, à raison de 4 heures par jour. On a eu la chance d'avoir une prof sympa et efficace, Maria. Elle nous a également bien expliqué les coutumes équatoriennes et leur façon de penser. Maria avait le sens de l'humour (elle rigolait aux blagues de Jean-Marie, qui ne demandait que ça:), ce qui fait que les cours se sont déroulés dans une atmosphère plus que décontractée. De plus, le dépaysement n'était que partiel: on pouvait admirer sur les murs de belles images de notre Suisse natale (d'où le nom de l'école)!


Bref, on a bien progressé, on arrive à tenir une discussion avec les indigènes maintenant, ce qui était le but premier de ces cours. Mais pas bilingues pour autant... on en reparlera à notre retour!

P.S: BON ANNIVERSAIRE à Ivan!

vendredi 9 novembre 2007

En bus à Quito

Comment prendre le bus à Quito?

1) Comme il n'y a pas d'arrêt de bus, attendre au bord de la route à un endroit où le chauffeur peut nous voir.

2) Déchiffrer ce qu'il est écrit sur les nombreux panneaux qui ornent le pare-brise (voir ci-dessus). Pas évident, surtout la nuit ou quand il y a du brouillard.

3) Faire un signe au chauffeur. Le bus s'arrête. Grimper dedans, bien que le bus ait déjà démarré...

4) Etre très attentif, regarder la route pour ne pas manquer son arrêt. Et ce même si le bus est bondé et les vitres embuées.

5) Quand on a l'intention de descendre, se lever assez tôt pour arriver jusqu'à la sortie. Le chauffeur plante alors sur les freins: s'agripper aux barres (ou aux gens qui n'ont pas eu la chance d'avoir une place assise), puis s'extraire du véhicule en marche. Le co-pilote nous attend à la sortie pour recevoir notre obole.

De prime abord et pour tout bon Suisse que nous sommes, ça a l'air effrayant. Les premières fois, surtout. Mais c'est une bonne expérience et on apprend de nos erreurs à chaque fois.

dimanche 4 novembre 2007

Sur l'équateur


Après être descendus (et surtout remontés) dans le cratère, nous voilà à Mitad del Mundo, sur la latitude zéro. C'est Laure Anne qui va être contente, puisqu'on a résolu l'énigme de l'eau qui s'écoule. Dans l'hémisphère nord, l'eau s'écoule bien dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Dans l'hémisphère sud, dans l'autre sens. Et sur l'équateur... l'eau s'écoule droit en bas, sans faire de tourbillon (et sans bulle non plus).
Sur la photo, Jean-Marie essaie en vain de marcher sur la ligne de l'équateur, les yeux fermés, sans perdre l'équilibre. Exercice difficile vu le champ des forces en présence. Après d'autres expériences du même type et les excellentes explications du guide (en espagnol, s'il vous plaît), on est ressortis du musée avec le sentiment d'être bien plus intelligents. Cela reste à démontrer...

L'homme qui murmurait à l'oreille des ânes

Nous avons profité de notre week-end pour faire une petite excursion en dehors de la ville. Ce qui nous a amené au cratère Pululaha, à une heure de route de Quito.
On est gentiment descendus par un sentier escarpé, en laissant passer quelques indigènes qui eux se déplaçaient au pas de course, parfois même avec des chevaux bien chargés. Le brouillard a ensuite envahi le cratère; nous qui voulions nous aérer l'eprit, c'était réussi! Nous n'avons pas croisé beaucoup de monde, mais de nombreux animaux: des poules, des cochons, des chiens, des chevaux, des taureaux chauds comme la braise. Jean-Marie s'est même trouvé un nouveau copain qui lui a fait quelques confidences...